Harcèlement à l'école

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Harcèlement à l'école : comment faire face ?

Le phénomène de la violence et du harcèlement à l’école inquiète de plus en plus. Afin de sensibiliser les enfants, mais aussi les parents et professionnels de l'éducation à ce problème difficilement identifiable, le gouvernement vient de lancer une grande campagne : "Agir contre le harcèlement à l’école". L’UNICEF, également partenaire de l'opération, s’est associé aux Petits Citoyens pour éditer un livret pédagogique Et si on s’parlait du harcèlement à l’école, destiné aux enfants. L'objectif de cette campagne globale est donc clair : sensibiliser tous les acteurs du milieu scolaire, parfois témoins de ce genre de phénomène, au harcèlement et à la violence, et briser le tabou auprès des enfants victimes qui se murent souvent dans le silence. Pour y voir plus clair et aider les mamans à faire face à ce problème, nous avons rencontré Carole Reminny, responsable du service de la Jeunesse et des Droits de l’enfant à l’UNICEF. Quelles sont les différentes formes de harcèlement entre élèves ? Les formes de harcèlement à l’école sont très variables. Tout d’abord, le harcèlement est une attaque intense et toujours répétée. A l’école, les formes de harcèlement sont physiques, comme les bagarres par exemple. Certains élèves sont aussi victimes de harcèlement moral à travers des moqueries, des insultes, des menaces ou des rumeurs. Très grave aussi, le harcèlement sexuel. Dès le plus jeune âge, on peut être soumis à ce type de harcèlement si quelqu’un force un autre élève à l’embrasser ou à le toucher. Enfin, le racket est un phénomène très important, et c’est le harcèlement d’appropriation. Existent-ils des profils d'élèves qui se font plus embêter que d'autres ? Les élèves « différents » par leur taille, leur poids, leur couleur de peau par exemple ont plus de risques de se faire embêter que les autres, mais quand on interroge des enfants à l’école primaire, 9 élèves sur 10 déclarent se sentir bien à l’école. Mais pourtant, 17% des élèves ont été frappés au moins une fois par ce phénomène et 14% ont été victimes de harcèlement moral. Ce n’est pas négligeable. Quelles sont les conséquences psychologiques de ces harcèlements ? Les conséquences peuvent être très graves. Tout d’abord, il peut y avoir chez l’enfant une perte de confiance ou d’estime de soi. Certains peuvent tomber dans la dépression ou la désocialisation. Un décrochage scolaire n’est pas improbable non plus à cause des peurs d’aller à l’école. Enfin, il y a des cas encore plus graves, car parfois des harcèlements peuvent provoquer chez l’enfant un suicide. Bref, ce genre d’attaques sont très défavorables au développement de l’enfant. Comment peut-on déceler ce genre de problème chez une victime, comment peut-on l'aider ? C’est, en grande partie, à cause de toutes ces conséquences psychologiques que l’on peut déceler des problèmes de harcèlement chez un enfant. Souvent, malheureusement, ils n’osent pas en parler car ils sont soumis à la menace et ils croient donc que le silence est la meilleure des solutions. La honte est aussi un grand problème chez les enfants (honte de montrer sa différence, ses faiblesses...). Pourtant, la seule issue possible est d’en parler dès le début à un adulte, même si cela reste très difficile pour l’enfant. Quel est le but de cette campagne ? Tout le monde doit aujourd'hui prendre conscience que la situation du harcèlement n’est pas normale, même si ce ne sont que des moqueries ou des rumeurs... Le harcèlement, on l’a vu, a de vraies conséquences, et grâce à cette campagne, les enfants pourront se poser des questions sur ce qu’est réellement le respect. La campagne a aussi pour but de sensibiliser et responsabiliser les adultes, ils doivent toujours dialoguer avec leurs enfants, et soulever le débat. Est-ce que ce phénomène augmente, notamment à cause des téléphones portables et des réseaux sociaux ? Oui, beaucoup car avec Internet, l’enfant est exposé de façon permanente aux autres, et la toile a pris autant d’importance que la réalité : la frontière a disparu. De plus, aujourd’hui, Internet et les réseaux sociaux comptent beaucoup pour les jeunes, et un élève harcelé le sera sans limite dans le temps et la diffusion.

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A noter que deux numéros sont à la disposition des élèves harcelés et parents : N° vert 119 "Allô Enfance en danger" ou le numéro Net écoute 0820.200.000 contre le cyberharcèlement.